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La CAA

C'est quoi ?

Pour quoi ? Pour qui ?

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La Communication Alternative et Augmentée (CAA) regroupe l’ensemble des « aides » à la communication (PNDS, 2020), qui peuvent être humaines ou matérielles (Cataix-Nègre, 2017).

Elles visent à répondre aux besoins individuels des personnes ayant des besoins complexes en communication (www.CAApables.fr). La CAA est systématiquement multimodale. Elle inclut toute approche de communication (Crunelle, 2020).

La CAA inclut des systèmes sans aides techniques (ou « non assistés »), comme les signes les gestes et les mouvements, ainsi que des dispositifs avec aides techniques (ou « assistés »)  plus ou moins technologiques, tels que les ordinateurs avec synthèse vocale, les contacteurs et les tableaux de communication (www.CAApables.fr).

L'objectif principal de la CAA est de compenser les incapacités temporaires ou permanentes des individus atteints de troubles sévères du langage et de la parole affectant la compréhension et/ou la production (à l'oral et/ou à l'écrit) (ASHA). Elle aide également à réduire les limitations d'activités causées par ces troubles (ASHA).

Alternative, augmentative

La communication « alternative » constitue un moyen substitutif de communication (Cataix-Nègre, 2017).

La communication « augmentative » ou « augmentée » cherche à compléter et enrichir le langage oral lorsque celui-ci s'avère insuffisant (Cataix-Nègre, 2017).

Les tableaux de communication (ou TLA)

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Les tableaux de communication - également nommés Tableaux de Langage Assisté (TLA) - correspondent à des supports thématiques et personnalisables, conçus spécifiquement pour une activité donnée (www.CAApables.fr).

L’utilisation quotidienne de ces outils favorise une communication fonctionnelle. En effet, l’intégration des tableaux de communication dans des situations agréables d’échange est propice à la modélisation langagière, permettant ainsi de recréer un      « bain de langage adapté » (Cataix-Nègre, 2017). Concrètement, la personne modélisatrice associe le langage oral à la communication pictographique, en mettant en exergue les mots les plus pertinents afin de faciliter leur compréhension et leur éventuelle production future. « C’est en nous voyant faire/parler en CAA que la personne à besoins complexes en communication va apprendre à faire/parler en CAA » (www.CAApables.fr).

La conception des tableaux de communication repose sur une organisation rigoureuse, respectant une structuration grammaticale et syntaxique, par colonne et par ligne. Cette cohérence dans la disposition des éléments au sein des différents tableaux favorise l’automatisation motrice, augmentant ainsi l’efficacité de la communication expressive du locuteur. Ainsi, il est recommandé de disposer de manière fixe les pictogrammes de base - ceux qui sont applicables à différentes situations d’interaction - dans les tableaux d’activités (Cataix-Nègre 2017). En parallèle, l’intégration d’un vocabulaire spécifique, c’est-à-dire d’un lexique adapté à un contexte donné, est également essentielle (Beukelman & Mirenda, 2017). Cependant, son positionnement n’est pas défini. Dès lors, la diversité grammaticale des mots contenus dans les tableaux de communication permet l’usage de différentes fonctions de la communication (www.CAApables.fr). 

Enfin, les tableaux de communication permettent une prévisibilité narrative et fournissent un vocabulaire qui favorise la communication des enfants utilisant la CAA (Kent-Walsh et al., 2010). Ainsi, le recours à la communication pictographique offre aux enfants un accès facilité à la littérature de jeunesse.

Les pictogrammes

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Les pictogrammes correspondent à des dessins schématiques normalisés (Dictionnaire d’Orthophonie, 2021) modifiables selon les caractéristiques perceptives et cognitives du locuteur (Charrière, 2007). Ils recouvrent une valeur sémantique (Charrière, 2007) et sont ainsi très fréquemment employés dans le domaine de la CAA (Macaire et al., 2022). 

L’usage  des pictogrammes vise à soutenir la communication des individus présentant des besoins complexes en communication (Beukelman & Mirenda, 2017). Toutefois, la communication pictographique nécessite un apprentissage conséquent en termes de temps (Charrière, 2007). Il s’avère donc crucial d’exposer l’apprenant à un « bain de pictogrammes », de la même manière qu’un enfant tout-venant est immergé dans le langage oral dès son plus jeune âge (Charrière, 2007). Ainsi, la compréhension et l’utilisation des pictogrammes se développent au sein de leur intégration dans les interactions quotidiennes. Progressivement, le locuteur sera en mesure de combiner les pictogrammes pour construire une syntaxe. Cependant, la grammaticalisation produite ne sera jamais aussi élaborée que celle observée dans les langues naturelles (Charrière, 2007).

Enfin, l'emploi des pictogrammes implique une oralisation systématique du message qu’ils véhiculent (Charrière, 2007). 

Le PODD

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Le PODD (Tableaux Dynamiques à Organisation Pragmatique) est un outil robuste et complet de CAA créé par Gayle Porter, une orthophoniste australienne. Initialement conçu à destination des personnes atteintes de paralysie cérébrale, il s’adresse actuellement à tous les individus ayant des besoins complexes en matière de communication (www.CAApables.fr). 

Il se présente sous la forme d’un classeur de communication à base de pictogrammes, comprenant des tableaux organisés de manière logique selon une arborescence, facilitant ainsi la navigation. Il dispose d’un vocabulaire riche permettant d’exprimer tout type de messages, tels que des questions, des plaintes, des demandes et des opinions. Son objectif final est de favoriser la communication autonome de l’utilisateur (www.CAApables.fr). 

Le PODD se décline en plusieurs versions, au format papier ou numérique, et est, de ce fait, personnalisable selon les capacités et les besoins communicationnels de chaque personne.

Il s’agit d’un outil évolutif pouvant être ajusté en fonction de l’évolution des compétences de l’utilisateur (www.CAApables.fr).

Sources :

  • Protocole National de Diagnostic et de Soins des maladies rares du neurodéveloppement (PNDS, 2020)

  • Beukelman, D. R., & Mirenda, P. (2017). Communication alternative et améliorée : Aider les enfants et les adultes avec des difficultés de communication. De Boeck Superieur.

  • Cataix-Nègre, E. (2017). Communiquer autrement : Accompagner les personnes avec des troubles de la parole ou du langage. De Boeck Superieur.

  • Charriere, C. (2007). Des pictogrammes aux codes de communication: la place des moyens non technologiques dans la communication. In Troubles de la communication dans les handicaps : Évaluation, remédiation, accompagnement (pp. 67-78). APF.

  • Crunelle, D. (2020). La communication : Un apprentissage pour la personne en situation de polyhandicap. La Nouvelle Revue - Éducation et Société Inclusives, 88(1), 205-215. Décret n°2017-982 du 9 mai 2017, (J.O. 9 mai 2017).

  • Kent-Walsh, J., Binger, C., & Hasham, Z. (2010). Effects of parent instruction on the symbolic communication of children using augmentative and alternative communication during storybook reading. American Journal of Speech-Language Pathology, 19(2), 97-107.

  • Macaire, C., Ormaechea-Grijalba, L., & Pupier, A. (2022). Une chaîne de traitements pour la simplification automatique de la parole et sa traduction automatique vers des pictogrammes (Simplification and automatic translation of speech into pictograms). In Actes de la 29e Conférence sur le Traitement Automatique des Langues Naturelles, Volume 2 : 24e Rencontres Étudiants Chercheurs en Informatique pour le TAL (RECITAL) (pp. 111–123). Avignon, France : ATALA.

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